Résumé : |
(Auteur) La surface de la terre, avec ses formes et les processus la genèse du relief, est l'objet central de la recherche physico-géographique. Si, jusqu'à la fin du 19e siècle, la recherche a surtout consisté en observations et mesures sur le terrain, les premiers grands relevés topographiques ont, pour l'étude de la terre, constitué un élargissement considérable quant à l'enregistrement, la mise en cartes et la mise en valeur rapides de la disposition, répartition et superposition à trois dimensions. Ensuite, l'aéro-photogrammétrie a permis non seulement la réalisation stéréoscopique des isohypses sur grandes échelles et sur des régions jusque là méconnues, mais également la mise en cartes des détails de formes qui ne sont pas mis en évidence par l'équidistance des courbes de niveau. Ainsi, l'interprétation thématique des photographies aériennes accroît les possibilités pour une recherche originale. Chaque base ainsi nommée dans l'étude des formes et de la formation du relief a des avantages et des inconvénients. L'avantage d'une étude originale, basée sur les cartes, réside en la constatation immédiate et directe des relations altimétriques pour n'importe quelle localité, de même pour une zone étendue. C'est justement cette vue d'ensemble mesurable sur le dessin de répartition dans l'espace des formes, et leur évolution sur de vastes domaines, qui donne des résultats que l'on n'obtient pas si aisément sur le terrain. Si la recherche physico-géographique, basée sur les cartes topographiques, doit apporter des résultats probants à l'investigation de la genèse du relief, il faut poser le problème scientifique en considérant les limites contenues dans toute échelle et toute représentation du terrain. L'exemple des cirques glaciaires pléistocènes du Pérou et de la Bolivie démontre que l'interprétation d'une carte de zones jusqu'ici relativement méconnues, peut non seulement fournir des faits sur la formation du paysage, mais aussi peut modifier l'idée que l'on s'en faisait jusque là. D'après la littérature basée sur l'observation sur le terrain, les bases des cirques glaciaires se trouvent, à 10° sud, à une altitude entre 4300 et 4600m, et s'élèvent, jusqu'à 19° sud, de 5000 à 5200m au-dessus du niveau de la mer (les chiffres variant avec l'auteur et le côté des Andes). De plus, on sait, à partir d'observations faites sur de glaciers récents dans des régions voisines, que les bassins glaciaires donnant sur le pôle contiennent les plus grands glaciers, et les bassins exposés au soleil, les plus petits. L'érosion glaciaire qui en résulte provoque une différence d'altitude d'environ 250m, entre les bases des cirques glaciaires du versant sud et du versant nord. Sur des cartes du Pérou de 1:100000, on a considéré des cirques glaciaires supposés, dans leur altitude et leur répartition géographique. Ceci a montré que les altitudes données jusqu'ici par la littérature basées sur les constatations sur le relief, sont de fait environ de 600 à 1500m plus bas. Cette affirmation est une preuve physico-géographique irrécusable, délivrée par les cartes topographiques. Cette preuve se base sur un choix de localités expérimentales, choisies d'après les critères suivants : on a pris des dorsales isolées, sans aucun contact avec d'autres parties plus élevées. Ces dorsales ne devaient pas, ou à peine, s'élever à plus de 4000m. Sur ces dorsales, on a vu que, sur le versant exposé au soleil, les bassins glaciaires de têtes de vallées supérieures étaient plus petits et pour la plupart, se trouvaient 250m plus haut que les bassins du versant exposé au pôle, avec leurs anciens grands glaciers, et l'érosion glaciaire plus profonde qui en résulte. On trouve, également, des lacs provoqués par le surcreusement des cirques glaciaires à des altitudes moins élevées, et ils sont plus fréquents sur les versants tournés vers le pôle que sur les versants donnant sur l'équateur. Cette démonstration des termes de problème basés sur cartes, pour l'étude de la surface de la terre, afin d'obtenir de nouvelles connaissances, donne matière à réflexion quant à d'autres possibilités de projets de recherche basés sur les cartes. |