Résumé : |
(Auteur) Le patrimoine englobe tous les vestiges du passé que l'on veut conserver, transmettre ou ne pas oublier. Ces vestiges sont aussi bien archéologiques, monumentaux, urbains, que ruraux et industriels. L'aspect conservatoire de ce patrimoine est très variable, bien souvent entretenu, réhabilité ou reconstitué, mais il a parfois aussi disparu. Les cartes anciennes peuvent révéler cette partie du patrimoine qui n'a pas toujours été conservée ; tel est le cas des planches de la carte de la généralité de Guyenne, dressées entre les années 1763 et 1785, et progressivement gravées sous la responsabilité de l'ingénieur géographe Pierre de Belleyme. L'échelle de la carte est suffisamment précise pour exhumer une grande partie de ce patrimoine ancien. La période à laquelle ces planches se réfèrent éclaire particulièrement la proto-industrie en milieu rural, qui faisait la réputation d'une partie de cette province. Ainsi, nous verrons, à partir de la carte, et par comparaison avec les traces actuelles qui subsistent sur le terrain, l'ensemble des activités et bâtiments utilitaires qui y sont mentionnés. La présentation porte particulièrement sur l'étude des moulins : à eau, à vent, en pierre, en bois ou flottants ; sur les diverses forges, très nombreuses en Périgord, et qui eurent une grande importance notamment pour la fabrication des canons de marine, mais aussi sur les papeteries, jadis réputées, ainsi que les tuileries, faïenceries et autres fabriques. L'étude de ces activités, cartographiées de manière spécifique, révèle non seulement des bâtiments et des savoir-faire, mais aussi tout une économie locale et une structure sociale de la fin de l'Ancien Régime et permet également, grâce aux activités agricoles et sylvicoles mentionnées, mais aussi grâce à l'habitat, aux parcs et maisons nobles, de reconstituer des paysages aujourd'hui disparus. |