| Résumé : |
L’année 2022 a été atypique à bien des égards pour les forêts françaises. La sécheresse débutée au printemps, la canicule de l’été et les incendies qui ont détruit plus de 70 000 hectares de forêts en France métropolitaine, représentant plusieurs millions de mètres cubes de bois, sont autant de marqueurs qui témoignent du dérèglement climatique auquel nous sommes aujourd’hui confrontés. Nos forêts évoluent face à ces phénomènes, dont certains effets ne seront visibles que dans plusieurs années.
Dans ce contexte de mutation accélérée des écosystèmes forestiers, le suivi des forêts réalisé par l’IGN est plus que jamais essentiel. Les Assises nationales de la forêt et du bois ont été l’occasion pour le Gouvernement de le souligner. L’inventaire forestier national permet de suivre précisément les ressources en bois et de mesurer l’évolution des forêts et leurs rôles, notamment ceux de piégeage du carbone et de réservoir de biodiversité. Cette connaissance est également indispensable pour l’élaboration et l’évaluation des politiques publiques liées à la filière forêt-bois.
Les résultats de l’inventaire forestier national de cette année confirment encore une fois que la surface de la forêt augmente, atteignant 17,1 millions d’hectares, soit + 21 % depuis 1985. Le volume total de bois en forêt s’accroît également, atteignant 2,8 milliards de mètres cubes. En effet, la production biologique « nette », c’est-à-dire la croissance des arbres, mortalité des arbres déduite, est supérieure aux prélèvements. Toutefois, encore à hauteur de 5,3 m³ par hectare et par an il y a une décennie, cette production biologique « nette » est aujourd’hui de 4,8 m³ par hectare et par an, ralentissant de 10 % environ.
Parmi les autres résultats présentés dans ce mémento, figurent ceux des signes manifestes d’une gestion sylvicole destinée à la production de bois (souches d’abattage, marques de peinture, taille ou élagage, ...). Présentés sous forme de carte, ces indicateurs permettent de visualiser les différences régionales, dont les origines, naturelles et anthropiques, s’imbriquent les unes dans les autres. Enfin cette édition met en lumière une augmentation significative de la mortalité des arbres. Ce flux annuel de la mortalité, qui équivaut à 0,4 % du volume de bois vivant, a augmenté de plus de 50 % entre les périodes 2005-2013 et 2012-2020. Les facteurs sont nombreux (sécheresse, canicule, insectes, champignons, bactéries, …) et leur part de responsabilités respectives ne sont pas connues. L’IGN apporte donc une attention particulière à ce suivi, afin de détecter comment évoluera cette tendance dans les années à venir.
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